04/09/2018
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Dos bloqué, cassé·e en deux, décharge électrique dans la jambe et le pied, des difficultés pour marcher… si c’est votre lot quotidien c’est que vous êtes sûrement confronté·e à ce que l’on appelle “une sciatique”. Comment l’éviter ? Que faire pendant une crise ? Comment la soulager ? Quel traitement vous faut-il ? Quel thérapeute est adapté à la situation ? Nous allons tenter ici d’apporter des réponses à vos questions.
Vous avez peut-être déjà entendu un membre de votre entourage dire qu’il avait « mal au sciatique », ou encore une figure familiale affirmer face à votre souffrance « ah ça, c’est le sciatique ». De quoi parle-t-on vraiment ?
Les sciatiques ce sont des nerfs ; et pas n’importe lesquels puisque ce sont les plus longs du corps humain. Un à droite, un à gauche, ils sont aussi gros que votre pouce. Ils partent du bas du dos, passent dans les fesses, longent l’arrière des cuisses et vont jusque dans les pieds. Dans la jambe le nerf se sépare en deux branches, qui donneront à leur tour des séparations en plusieurs petites racines.
Ces nerfs commandent les muscles arrière des cuisses et s’occupent également de la sensibilité de vos membres inférieurs, des hanches jusqu’aux pieds. Lorsque les racines de ce nerf sont comprimées, elles s’irritent et provoquent de ce fait une douleur intense et lancinante dans une partie ou l’ensemble de la jambe et le plus souvent d’un seul côté.
On retrouve bien sûr dans les causes de sciatique le fameux “déménagement des copains” : Âme charitable que vous êtes, vous acceptez d’aider un ami. À peine arrivé(e) on vous attribue les gros meubles (eh oui, ça sert à ça les amis). La commode Louis XVI en impose et vous êtes désigné·e pour la descendre du troisième étage par l’escalier.
À 3 on soulève : 1, 2 … CLAC ! Fini les cartons, direction l’ostéo !
Hormis les déménagements, bon nombre de causes sont à l’origine de sciatiques, l’une des principales est la hernie discale.
Qu’est-ce que la hernie discale ?
Notre colonne vertébrale est composée d’un empilement de vertèbres. Entre chaque vertèbre, il y’a ce que l’on appelle des disques intervertébraux. Ces disques sont comme des amortisseurs ; ils permettent à la colonne d’harmoniser les mouvements de la colonne et surtout d’absorber une partie des contraintes imposées sur cette dernière.
Lorsqu’une pression (musculaire, articulaire, osseuse, viscérale, etc.) excessive est exercée sur la colonne, et donc sur ces disques, l’un d’eux peut former une petite saillie vers l’extérieure : une hernie. La métaphore la plus parlante est celle de la chambre à air d’un pneu de vélo trop gonflée.
Attention, avoir une sciatique ne veut pas dire que l’on a une hernie discale et inversement. Il est tout à fait possible d’avoir une hernie, même sans le savoir et n’avoir aucun symptôme. Pour qu’une hernie discale soit douloureuse et provoque une sciatique, il faut qu’elle soit assez grosse pour comprimer une racine du nerf.
Les sciatiques dues à une hernie discale se rencontrent le plus souvent chez des personnes jeunes. Au-dessus de 50 ans, l’une des causes principales de la sciatique est le rétrécissement du canal lombaire (canal d’où partent les racines des nerfs).
D’autres causes peuvent être à l’origine d’une sciatique :
NB : Il faut également mentionner qu’il y a une prédominance masculine aux sciatiques et qu’elles touchent plus volontiers les 35-60 ans.
Toutes autres causes pouvant irriter ou inflammer le nerf sciatique peuvent reproduire les symptômes de la sciatique, souvent le fait d’un ensemble de facteurs additionnés.
Qu’il y ait un élément déclencheur ou non (difficile à identifier parfois), voici les symptômes dont vous pouvez être atteint :
Bien qu’ils soient plus rares et souvent synonymes de complication, certains symptômes sont à prendre très au sérieux et doivent vous amener à consulter votre médecin dans les plus brefs délais :
L’un des premiers réflexes à avoir est d’utiliser des patchs chauffants, des bouillottes, ou encore des crèmes anti-inflammatoires, pour chauffer tout le bas de votre dos et diminuer les contractions musculaires.
Rendre une petite visite à votre médecin est nécessaire, surtout si c’est la première fois que vous sentez ces douleurs. Son travail sera d’identifier les causes, demander à faire des examens complémentaires si besoin (IRM, scanner, radio) et de vous prescrire de quoi vous sentir mieux (anti-inflammatoires, myorelaxants, etc.). La plupart des médicaments délivrés sans ordonnances sont souvent insuffisants, d’où la nécessité d’une prescription.
L’homéopathie ou encore l’aromathérapie sont des alternatives aux médicaments, permettant d’éviter les effets secondaires (harpagophytum notamment).
Si votre sciatique est provoquée par une hernie discale et que les médicaments prescrits ne font pas effet, votre médecin pourra vous proposer des infiltrations, c’est à dire des injections d’un dérivé de la cortisone directement dans le canal rachidien.
Des séances de kinésithérapie pourront elles aussi être prescrites par le médecin.
Une ceinture lombaire pourra également vous être conseillée (surtout lors d’activités), elle permettra de diminuer les pressions sur les disques vertébraux et empêchera les mouvements du rachis pouvant comprimer encore plus la racine nerveuse touchée.
Dans 90% des cas, la guérison se fait spontanément en 6 à 8 semaines.
S’il n’y a aucune prise en charge médicale ou paramédicale, une sciatique peut très vite devenir chronique.
L’ostéopathe va rechercher la cause de votre douleur et de la compression/irritation de ce fameux nerf sciatique. Ses connaissances anatomiques vont lui permettre d’identifier la ou les structure(s) responsable(s) de vos douleurs.
Il va dans un premier temps vous soulager de vos douleurs et atténuer vos symptômes grâce à ses manipulations. Il redonnera de la mobilité et de la souplesse aux articulations et muscles de votre dos et de votre bassin en particulier, tout en vérifiant qu’il n’y a pas de compensation ailleurs dans votre corps.
En fin de séance la douleur sera nettement diminuée, mais il se peut qu’elle persiste encore quelques jours ; une deuxième consultation est alors à envisager si votre ostéopathe en juge la nécessité. Il vous donnera également des conseils pour pérenniser les bienfaits de ses séances.
En cas de crise et donc de consultation en urgence, l’ostéopathe va vous soulager et vous indiquer les démarches thérapeutiques à suivre (consultation chez le médecin, examens complémentaires comme une radio, IRM, etc.).
Quoi qu’il en soit, la prise en charge ostéopathique est toujours adaptée à la personne, à ses antécédents médicaux et à la cause de la sciatique.
Pour prévenir sciatiques et lombalgies, voici quelques petits conseils qui peuvent vous rendre grand service :
Une petite marche quotidienne est recommandée pour un minimum d’activité journalière.
Le mo(steo)t de la fin
Une à deux séances d’ostéopathie sont recommandées dans l’année, pour maintenir l’équilibre général de votre corps et éviter de vous retrouver complètement bloqué du jour au lendemain. Une sciatique est souvent amenée à réapparaître si rien n’est fait pour prévenir de sa récidive. Alors, n’attendez plus d’avoir mal pour consulter votre ostéopathe !